Visite de la zone industrielle de Glo-Djigbé : Satisfaits, les députés invitent le gouvernement à réaliser le même projet dans le septentrion | Assemblée Nationale du Bénin

Visite de la zone industrielle de Glo-Djigbé : Satisfaits, les députés invitent le gouvernement à réaliser le même projet dans le septentrion


 

 

Lètondji Béhéton, Directeur général de la Société des investissements et de la promotion des industries (Sipi) a ouvert ce mercredi 15 mai 2024 les porte de Glo-Djigbé Industrial Zone (GDIZ) à une première vague de députés de la 9ème législature de l’Assemblée nationale du Bénin. Avant la visite guidée dans quelques unités de transformation déjà opérationnelles, les élus du peuple ont eu droit à une brève présentation du GDIZ.

El-Hadj Affissou Anonrin

Selon le Directeur de la Sipi, Glo-Djigbé Industrial Zone (GDIZ) est située à 45 km de Cotonou et est dédiée à la transformation locale de produits agricoles tels que le coton, les noix de cajou, l’ananas, les noix de karité et le soja, etc. Au cours de sa première phase, a-t-il poursuivi, cette zone industrielle spéciale devrait susciter un investissement d’au moins 1,4 milliard de dollars, ainsi que la création de plus de 300 000 emplois directs d’ici 2030.

Fruit d’un Partenariat Public-Privé (PPP) entre la République du Bénin et ARISE Integrated Industrial Platforms (ARISE IIP), la GDIZ dont l’objectif est de concevoir, financer et exploiter la zone industrielle de Glo-Djigbé couvre un domaine de 1640 ha. En moins de deux ans, a dit le Directeur du Sipi, un domaine de 400 ha a été totalement viabilisé. Il accueille 36 sociétés qui ont déjà démarré leurs activités et emploient 12.000 jeunes Béninois recrutés sur toute l’étendue du territoire national.

Les 36 investisseurs installés sont spécialisés dans le textile, les matériaux de construction, la provendrerie, la transformation de noix d’anacarde et de soja, la fabrication d’emballages etc…

Des conditions attractives

« Conformément aux dispositions de la loi 2022-38 du 3 janvier 2023 fixant le régime des zones économiques spéciales en République du Bénin, plusieurs avantages sont octroyés à tout investisseur qui s’installe sur la zone industrielle de Glo-Djigbé », a souligné le Directeur du Sipi qui a ajouté que lesdits avantages peuvent durer 17 ans, selon le cas.

Toujours selon Lètondji Béhéton, la GDIZ va induire une augmentation des exportations de 5 à 10 milliards de dollars US en 10 ans, une augmentation du PIB de 4 à 7 milliards de dollars US d’ici 2030 et enfin une augmentation de la production manufacturière du Bénin à 500 %. Et pour aller au-delà de ces estimations, le Directeur de la Sipi a plaidé pour l’élaboration d’une législation spéciale pour le développement du secteur industriel au Bénin. Cela a-t-il dit, permettra d’atteindre le niveau des pays comme le Bangladesh et autres.

Satisfaits, mais…

« Ce que nous venons de voir ici aujourd’hui est une bonne initiative qu’il faut encourager. C’est un gros investissement qui a été fait. Si c’est bien exploité, cela pourra développer notre économie », a dit l’honorable Orou Tama Viviane, député du parti Les Démocrates. Elle a toutefois déploré que l’ensemble de ce lourd investissement soit réalisé au sud du Bénin alors que les zones de production des matières premières utilisées par les sociétés installées à Glo-Djigbé sont dans la partie septentrionale. Elle souhaite vivement que le tir soit corrigé en installant quelques usines de transformation de matières premières au Nord et cela serait justice. « Installer des usines au Nord pourrait freiner l’exode rural et le dépeuplement des régions du Nord », a-t-elle conclu.

L’honorable Abdoulaye Gounou du Bloc Républicain a félicité le Président Patrice Talon pour avoir réussi cet exploit qui lance désormais le Bénin sur l’orbite de l’industrialisation. « Avec tout ce que je voyais à la télévision je ne pouvais pas penser que le Bénin pourrait devenir l’épicentre de la production et de la consommation. Cela doit faire la fierté de tous les Béninois que nous sommes », a dit le député du Bloc Républicain. Il a par ailleurs mis l’accent sur la potentialité d’employabilité de l’emploi que vient résoudre la création de la GDIZ. Il a aussi lancé un vibrant appel à tous les jeunes du Bénin d’aller s’inscrire sur les plateformes dédiées pour leur recrutement. Il a lui aussi exhorté le gouvernement à multiplier ces genres d’investissements à l’intérieur du Bénin, notamment dans la zone septentrionale d’où proviennent les matières premières. « Si un producteur voit le potentiel de transformation de la Zone industrielle de Glo-Djigbé, il ne pourra plus contester l’interdiction de l’exportation des matières premières. Il sera fier de ce qui a été fait », a dit l’honorable Gounou.

L’honorable Gladys Tossou, député du parti Union progressiste le Renouveau n’a pas elle aussi caché son admiration. « Ce que nous avons vu ici aujourd’hui est énorme. Nous avons ouvert le pays aux investisseurs industriels extérieurs qui sont venus faire ici chez nous ce qu’ils ont l’habitude de faire chez eux ».

Pour Didier Mexent Djeïgo, député de l’Union progressiste le Renouveau, cette visite des députés de la 9ème législature à Glo-Djigbé est une surprise agréable. Et c’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a remercié le Président Louis Gbèhounou Vlavonou pour l’avoir autorisée. Il n’a pas manqué de féliciter aussi le gouvernement pour sa cohérence en mettant l’accent sur le développement économique qui passe par l’industrialisation. Ce qui l’intéresse est notre capacité à prendre les produits que nous cultivons, à les transformer sur le sol béninois et à pouvoir les vendre à l’extérieur, créant ainsi une forte valeur ajoutée. Cette chaîne de valeur mérite d’ailleurs d’être soutenue, pense l’honorable Djeïgo. Et ce n’est pas les arguments qui manquent. « Aujourd’hui 12.000 de nos enfants et frères travaillent ici. Quand le dispositif sera entièrement implémenté, imaginez le nombre d’emplois qu’on aurait créé ? », a poursuivi le député de la 5e circonscription électorale qui a au passage salué la rigueur qui est mise en place dans la gestion de cette zone économique spéciale, notamment en ce qui concerne la protection de l’environnement (zéro déchet) et la lutte contre le harcèlement des femmes.


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