« Genre et investissements dans l’agriculture et la sécurité alimentaire pour relever le défi Faim Zéro au Bénin ». C’est le thème du forum parlementaire pour le renforcement des capacités et le dialogue politique organisé par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à l’hôtel Bel Azur à Grand Popo du 13 au 16 décembre 2022 pour permettre aux législateurs de réfléchir à la réduction des inégalités du genre dans le secteur agroalimentaire. Dans son discours, le Deuxième questeur de l’Assemblée nationale, l’he Nazaire SADO a, au nom du président de l’Assemblée nationale, Louis Gbèhounou VLAVONOU, passé en revue les actions engagées par la 8ème législature dans ce sens.
Quatre allocutions ont marqué la cérémonie d’ouverture des travaux de ce forum parlementaire. Dans un premier temps, le représentant de la FAO au Bénin, M. Isaias ANGUE OBAMA, a laissé entendre que ce forum est une occasion pour croiser les expériences et voir le rôle des parlementaires dans la réduction de l’inégalité genre dans le secteur agroalimentaire. Selon lui, les statistiques ne sont pas bonnes en la matière.
Un avis partagé par le Coordonnateur résident du système des Nations Unies, Aouale MOHAMED ABCHIR, qui est allé plus en loin en rappelant que la Covid 19 et la guerre en Ukraine ont anéanti les efforts engrangés au bout de 15 ans. Avec ce tableau alarmant, pour relever ces défis notamment celui relatif à Faim Zéro au Bénin, des solutions hardies et efficaces doivent être trouvées notamment en réduisant l’inégalité genre dans le secteur agroalimentaire. Et pour cela, les parlementaires ont leur partition à jouer et peuvent compter sur la FAO ainsi que le Sytème des Nations Unies, a-t-il rassuré.
À son tour, le ministre de l’Agriculture Gaston DOSSOUHOUI a levé un coin de voile sur les questions pratiques à observer dans cette thématique pour la femme ainsi que les engagements à prendre. Il a souhaité par ailleurs l’accompagnement des parlementaires pour l’atteinte des objectifs notamment Faim Zéro. Au Bénin, a-t-il poursuivi, il y a eu le vote de plusieurs lois et la ratification de plusieurs accords. Pour finir, il a souhaité qu’une feuille de route sorte de ce forum parlementaire pour réduire les inégalités entre homme et femme dans le secteur agroalimentaire.
Pour refermer le bal des allocutions, le Deuxième questeur de l’Assemblée nationale Nazaire SADO a
remercié la FAO, le Réseau des parlementaires de la Cedeao et le Ministère de l’agriculture pour les efforts deployés quant à la réussite de ce forum parlementaire. Selon le représentant du président de l’Assemblée nationale, cet atelier dont l’objectif est d’accroître leurs connaissances sur les outils nécessaires pour s’engager dans l’élaboration des législations et politiques qui contribuent à l’égalité des hommes et des femmes et à l’autonomisation des femmes dans le secteur agricole, rural et familial, en vue d’accélérer les progrès vers les objectifs de la Faim Zéro et du devéloppement durable, intervient quelques mois après l’adoption par le Parlement de la loi n°2022-14 portant orientation agricole, sécurité alimentaire et nutritionnelle en République du Bénin. Malheureusement, malgré l’adoption de cette loi et le rôle clé des femmes dans les systèmes alimentaires, elles sont démeurées pauvres et plus démunies dans les zones rurales. Car elles sont moins préparées à faire face aux chocs économiques, aux crises et aléas climatiques, a-t-il ajouté.
Après avoir fait l’état des lieux du phénomène dans le monde, dans la sous région ainsi qu’au Bénin et dévoilé les nombreuses politiques mises en oeuvre par le Gouvernement, l’he Nazaire SADO a rappelé à ses collègues que ce forum leur permettra d’interagir avec le Gouvernement pour renforcer les cadres juridiques existants en vue d’un meilleur accès à la terre, dynamiser la productivité, combler les disparités et impulser des réformes qui renforcent l’autonomie des femmes et des hommes dans le secteur agroalimentaire au Bénin.
Nécéssité d’agir au plus vite!
Plus de 928 millions de femmes n’ont pas assez à manger et l’écart entre les sexes en matière d’insécurité alimentaire s’est accru. Les femmes sont des agents essentiels pour la lutte contre la pauvreté en milieu rural, la faim et la malnutrition. Elles représentent plus de 45% de la main d’oeuvre agricole rurale dans le pays à faible revenu et participent également de manière considérable aux sous secteurs de l’elevage, de la pêche et de la foresterie. Cependant elles ont moins accès aux ressources, aux services et aux opportunités. Elles sont également plus vulnérables aux pénuries alimentaires, au changement climatique et à d’autres risques et chocs, car elles sont plus susceptibles que les hommes de vivre dans la pauvreté, de subir les restrictions de mobilité et d’être confrontées à la VGB qui s’intensifie pendant les périodes d’instabilité. Il est donc essentiel de combler l’écart entre les sexes dans les systèmes agricoles et alimentaires pour éradiquer la faim, la malnutrition et la pauvreté. C’est un raccourci très intelligent pour atteindre l’ODD 2 sur la Faim Zéro.
Hermann OBINTI
