Accord de coopération sur la monnaie ECO : Le Président Louis Vlavonou lance les travaux d’un atelier parlementaire d’appropriation du contenu | Assemblée Nationale du Bénin

Accord de coopération sur la monnaie ECO : Le Président Louis Vlavonou lance les travaux d’un atelier parlementaire d’appropriation du contenu


 

 

Au Bénin Royal Hôtel à Cotonou, le président Louis Gbèhounou VLAVONOU a procédé, ce mercredi 17 janvier 2024, au lancement des travaux de l’atelier parlementaire sur l’appropriation du contenu de l’accord de coopération monétaire signé à Abidjan, le 21 décembre 2019, entre les Gouvernements des États membres de l’Union monétaire ouest africaine et le Gouvernement de la République française. Ledit atelier est initié et financé par l’Assemblée nationale sur la demande des députés.

Dans son mot de bienvenue, le président Gérard GBÉNONCHI a exprimé sa profonde gratitude au président Louis Gbèhounou VLAVONOU qui a eu la clairvoyance d’autoriser la tenue de cet atelier d’immersion dont l’importance n’est plus à démontrer puisqu’il permettra aux députés de mieux cerner les contours de l’accord de coopération monétaire signé à Abidjan le 21 décembre 2019 et qui porte sur la nouvelle monnaie ECO avant leur vote. C’est pourquoi, il a invité les députés à participer de façon optimale aux travaux et souhaité un atelier productif à ses collègues.

Prenant la parole, le président VLAVONOU est revenu sur la pertinence de l’atelier dans son discours d’ouverture. « Le gouvernement, conformément à l’article 145 de la constitution du Bénin, a transmis à l’Assemblée nationale, le projet de loi portant autorisation de ratification de cet accord de coopération monétaire signé à Abidjan le 21 décembre 2019 entre les Gouvernements des États membres de l’UMOA et le Gouvernement français. Au regard de l’intérêt que suscite la question du franc CFA et surtout de l’importance d’une monnaie dans le développement économique et social de tout pays en général et du Bénin en particulier, il est indispensable que les députés soient suffisamment informés du contenu de ce nouvel accord pour lequel le gouvernement demande l’autorisation du parlement pour sa ratification. Les élus du peuple méritent d’être informés des avantages et aussi probablement des inconvénients des réformes objets de cet accord. Cela se justifie en ce sens que les réformes entreprises impacteront systématiquement l’activité économique du Bénin et de toute la zone de l’union monétaire ouest africaine. Elles engagent la vie des Béninois, hommes comme femmes, enfants comme adultes, agents de l’Etat ou opérateurs économiques, travailleurs et même des chômeurs et ce, sur des générations. », a indiqué le président de l’institution parlementaire.
Parlant des objectifs visés par l’atelier, le président de l’institution parlementaire a rappelé que l’objectif général de cet atelier est d’éclairer la représentation nationale sur le contenu du nouvel accord de 2019. De façon spécifique, a poursuivi l’autorité parlementaire, le présent atelier vise à fournir des éclaircissements aux parlementaires sur les tenants et aboutissants de l’accord de coopération monétaire et son lien avec les initiatives en cours au sein de la CEDEAO ; à informer les parlementaires du degré d’avancement de la feuille de route de la création de la monnaie unique ECO ; à fournir des éléments d’appréciation quant aux avantages potentiels que l’instauration de cette monnaie unique pourrait apporter aux pays membres ; à éclairer les parlementaires sur les points de divergence entre le Nigéria et la Côte d’Ivoire concernant l’avènement de la monnaie unique ECO ; à informer les députés sur l’intérêt pour le Bénin de ratifier ce nouvel accord.

Critiques

Après avoir plongé les participants dans les différentes définitions de la monnaie, son impact sur les individus, les économies et les États, le président VLAVONOU a partagé avec eux quelques critiques. « …Des critiques à l’encontre de cette monnaie se sont élevées depuis des années et se sont accentuées au fil du temps. Aujourd’hui, le franc CFA est vertement décrié, dénoncé et rejeté dans sa conception et dans son fonctionnement par des spécialistes ou non de la question monétaire et des autorités au plus haut niveau de nos Etats. Le franc CFA est considéré comme un moyen d’assujettissement et de domination continue des pays ayant en partage cette monnaie. Pour les uns et les autres, cette monnaie constitue un système de contrôle de l’économie des pays concernés et de leur appauvrissement par la France. Elle remet en cause la souveraineté monétaire de nos Etats. Ainsi, l’unanimité se fait de plus en plus sur la nécessité d’abandonner cette monnaie qui, pour ceux qui le condamnent, a trop freiné le développement du continent africain et particulièrement des pays qui l’utilisent.
A cette situation déjà très préoccupante s’ajoute la volonté des pays de l’Afrique de l’Ouest, regroupés au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de créer un espace économique intégré favorable à leur développement. L’un des moyens privilégiés de concrétisation de cette volonté est la création d’une monnaie unique appelée ECO. », a informé le président VLAVONOU.

Faut-il le souligner, les députés ont eu droit à l’éclairage du Directeur national de la BCEA0, Emmanuel ASSILAMIHOO et à trois communications. Il s’agit de la communication n°1 : « Analyse comparative du contenu de l’accord de coopération monétaire de 1973 et de 2019″ présentée par le Professeur Albert HONLONKOU; la Communication n° 2 :  » Récapitulatif des points de ressemblance et de divergence entre la monnaie « Eco » de l’UMOA et celle de la CEDEAO. » présentée par le Professeur Judde EGGOH; et enfin la communication n°3 : « Motivation et conséquences de la ratification de l’accord de 2019 » présentée par le professeur Judde EGGOH.

Hermann OBINTI


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